LECTURES VAGABONDES

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Anne et Serge Golon : Angélique, marquise des anges (tome 2) -  Le chemin de Versailles

   

     Etes-vous prêt pour une nouvelle plongée au cœur des aventures de la belle Angélique marquise des anges ? Voici le second tome de la série des Angélique. Il propose des épisodes encore plus trépidants et extrêmes que ceux qu’on peut trouver dans le premier tome. Le chemin de Versailles est le titre qu’Anne et Serge Golon lui ont attribué en 1957, date de sa parution.

 

Partie 1 - La cour des miracles : Désormais veuve, Angélique n’a qu’un désir : tuer le moine Bécher, responsable de la mort de Joffrey de Peyrac, son défunt mari. La jeune femme est recueillie à la cour des miracles et tombe sous la protection de son ami d’enfance (quelle coïncidence !). En effet, Calembredaine, chef de la bande qui tient la tour de Nesle, n’est autre que Nicolas, avec lequel elle jouait dans la campagne poitevine. Très vite, pour complaire à celle qui ne tarde pas à devenir sa maitresse, il tue le moine Bécher. Ensuite, il a fallu retrouver les enfants d’Angélique que sa sœur Hortense a abandonnés et confiés à la première bohémienne qui passait par là. Alors, notre héroïne connait des moments de bonheur, bien planquée et bien protégée, avec ses enfants et son amant. Pour pimenter cette vie peu banale, elle participe aux mauvais coups qui sont le lot quotidien des bandes de gueux qui logent à la cour des miracles : vols, larcins, mendicité… tout est bon pour amasser fortune ! Et puis, il y a la lutte entre les deux chefs de bande rivaux : Calembredaine et Rodogone-L’Egyptien. Bien évidemment, c’est Calembredaine alias Nicolas, qui triomphe. Cependant, le chef suprême de tous ces gueux, c’est Le grand Coësre, un nabot étrange dont personne ne conteste le pouvoir. Mais cette tranquillité et cette stabilité ne dureront guère : à la foire Saint-Germain, nombreux sont ceux qui seront arrêtés et jetés dans les geôles de la prison du Châtelet. Angélique fait partie de ces victimes et aura la tête rasée ! Mais ses charmes font qu’elle sera libérée : le capitaine du guet a en effet des vues sur elle. A sa sortie de prison, elle est seule : Nicolas a disparu. Plus tard, on apprendra qu’il a été pendu en place de Grève. De nouveau, Angélique part à la recherche de ses enfants et trouve, dans cette quête, l’aide du capitaine du guet qu’elle finit par payer en nature. Grâce à Rosine qui a tout fait pour soulager le martyre de ses enfants maltraités – ils étaient en effet tombés dans les griffes de Jean-Pourri, un vendeur d’enfants peu scrupuleux – Angélique trouve refuge chez un maître rôtisseur – maître Bourjus - qui lui laisse volontiers occuper une chambre dans son auberge. Grâce au talent d’Angélique, la taverne du Coq Hardi prend de l’essor et bientôt, la jeune femme est à l’abri du besoin. Cependant, Angélique a une autre ambition : elle a appris que la reine aime le chocolat et voudrait faire fortune dans ce commerce. Mais ces aventures-là sont consignées dans la seconde partie de ce tome.

Partie 2 - Ces dames du marais : Nous retrouvons Angélique - désormais connue sous le nom de madame Morens - bien installée dans une petite vie bourgeoise. La rôtisserie – devenue la taverne du Masque-Rouge - qu’elle tient avec maître Bourjus est florissante et se diversifie. De son côté, Angélique ouvre une chocolaterie en partenariat avec un certain Audiger qui détient le droit d’exploiter cette nouvelle denrée dont raffole la reine. Pourtant, le malheur va bientôt s’abattre sur la petite vie tranquille d’Angélique. En effet, un jour, le frère du roi et ses acolytes viennent prendre du bon temps à la taverne de maître Bourjus et assassinent le petit Linot ainsi que le tavernier. Angélique décide de se venger et est aidée de son nouvel amant : il s’appelle Claude Le Petit autrement connu sous le nom de poète crotté. Ce dernier écrit chaque jour une chansonnette qui se répand comme une trainée de poudre à la cour et démasque un à un les meurtriers. Le pauvre Claude y laissera sa vie puisqu’il sera pendu en place de Grève pour avoir diffamé d’illustres hommes de cour. Bientôt, Angélique apprend une folle rumeur : son époux Joffrey de Peyrac n’est pas mort ! C’est par une habile substitution qu’il a été sauvé et c’est un cadavre qui a brulé en place de Grève. Par ailleurs, Angélique n’a qu’une ambition : être reçue à la cour du roi, à Versailles. Elle se lie avec des dames en vue, fréquente des salons comme celui de Ninon de Lenclos. Tout commence avec l’hôtel du Beautreillis, qui appartenait à Joffrey et qu’Angélique veut récupérer. C’est le prince de Condé qui l’occupe désormais et Angélique parvient à le récupérer au jeu. Cependant, elle retrouve également celui qui la fascinait dans son enfance : le marquis Philippe du Plessis-Bellière. L’homme a mauvaise réputation : il est violent. Malgré tout, Angélique veut l’épouser. L’homme accepte en échange du fameux coffret qui contient les lettres des frondeurs et la flasque de poison destinée au roi. (voir tome 1), coffret qui est toujours caché dans la demeure poitevine d’Angélique. C’est là qu’aura lieu le mariage entre Philippe et Angélique. Bien triste mariage en fait. Dès le lendemain, Philippe quitte son épouse pour rejoindre la cour à Versailles. Angélique le suit et se retrouve à la cour, face au roi, lequel la distingue… La suite des aventures d’Angélique se trouvent dans le tome suivant intitulé Angélique et le roi.

 

          Ce second tome des aventures d’Angélique s’avère être très sombre. Il se déroule en partie à la cour des miracles où toutes sortes de monstres se croisent. On y découvre une nouvelle Angélique, à la fois très maternelle et capable de parler dans l’argot de la cour des miracles comme une harengère. Par ailleurs, elle est capable de faire des mauvais coups, voire même de se rendre coupable d’un assassinat. Il faut dire que le milieu dans lequel elle évolue est violent. Pour bien souligner la dégradation qu’elle subit – elle qui avait tout lorsqu’elle vivait auprès de Joffrey, n’a désormais plus rien du tout ! - elle sera défigurée ; elle perd pour un temps sa belle chevelure blonde puisqu’on lui rase la tête alors qu’elle touche le fond dans la prison du Châtelet.

          La seconde partie traite de la résurrection d’Angélique puisqu’elle passe du statut de fille des rues à celui de bourgeoise, puis à celui d’aristocrate.      Progressivement, elle remonte tous les échelons de l’échelle sociale. Angélique fait preuve dans cette partie de courage et d’obstination. Elle veut retourner au sommet de la société pour l’amour de ses enfants ; elle veut qu’ils partent dans la vie avec toutes les chances. C’est donc l’occasion pour le lecteur de découvrir le milieu bourgeois du XVIIème siècle et d’assister à l’irrésistible ascension d’Angélique qui part des bas-fonds de Paris et arrive finalement à la cour de Versailles.

          En parallèle, la vie à Versailles est évoquée. En ce qui concerne la grande Histoire, nous sommes à l’époque de la grâce puis de la disgrâce de madame de la Vallière. Mais le roman regorge aussi d’anecdotes historiques comme celle de l’enfant caché de madame de Soissons. Et puis, on retrouve toutes les dames en vue à la cour du roi : madame de Montespan, Françoise d’Aubigné. Et puis, nous pénétrons également dans les salons où il est de bon ton d’avoir ses entrées, notamment celui de Ninon de Lenclos. Et n’oublions pas la marquise de Brinvilliers qui, pour l’heure, n’est pas encore en l’air, et est la voisine de madame Morens (Angélique) lorsqu’elle habite à l’hôtel de Beautreillis.

          Enfin, dans ce tome, se multiplient les amants d’Angélique dont les penchants sensuels s’affirment. Mais il n’est question ici que d’histoires sans lendemain, ou de brèves liaisons. Ses amants, notre héroïne les prend dans toutes les catégories sociales ; certains lui sont même imposés, tout comme elle peut aussi s’imposer ; on songe ici à Philippe du Plessis-Bellière.  

          J’ai sans doute préféré le premier tome des aventures d’Angélique, tome plus lumineux et se déroulant à divers endroits de France ; il est composé de deux amples mouvements qui marquent la montée d’Angélique vers le bonheur et sa descente aux enfers avec l’exécution de son mari Joffrey de Peyrac. Ce second tome est beaucoup plus noir et se compose de petites aventures qui s’alignent en se succédant. Ceci dit, la saga reste passionnante… et puis, désormais, nous attendons avec impatience la résurrection de Joffrey de Peyrac ! Peut-être dans le tome 3 : Angélique et le roi ?



15/04/2024
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