LECTURES VAGABONDES

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Ruth Rendell : La maison de la mort/Une maison bien agréable

     

   Aujourd’hui, je vous emmène à la découverte (ou redécouverte), d’une auteure phare du genre policier. A mi-chemin entre Agatha Christie et Patricia Highsmith, on trouve Ruth Rendell. Le roman que je propose d’étudier s’intitule La maison de la mort et paraît en 2006 aux éditions du Masque.   

 

         Sur Orchard Drive, dans la petite ville de Matchdown Park, il est une maison qu’on appelle Braeside. Depuis peu, Louise North, qui occupe la maison avec son mari Bob North, reçoit la visite d’un chauffagiste : Bernard Heller et sur cette relation, les commérages vont bon train dans le voisinage. Doris Winter va d’ailleurs souvent rendre visite à une voisine de la maison dite Braeside, Susan Townsend. Cette dernière est divorcée et ressent de la compassion pour Bob car elle aussi, a été trompée par son ex-époux Julian, lorsqu’elle était mariée avec lui. Bob, de son côté, semble désireux d’entrer en contact avec cette voisine divorcée. Mais bientôt Susan, qui avait rendez-vous avec la femme de Bob, découvre le cadavre de cette dernière avec celui de son amant Bernard Heller. La thèse d’un double suicide est d’abord envisagée. Cependant, un ami de Bernard Heller, David Chadwick, est convaincu de la culpabilité de Bob, le mari de la défunte, et de Magdalene, l’épouse de Bernard. En effet, David a surpris les deux cocus ensemble dans un pub. Il mène l’enquête. De son côté, l’inspecteur de police Ulph est aussi convaincu de la culpabilité de Bob. Mais comment a-t-il pu se procurer l’arme du crime ? Un revolver appartenant à Bernard ? Le chose pourrait se concevoir si en effet les deux époux trompés s’étaient ligués pour commettre le crime. L’enquête va mener David en Suisse où il sait que Louise s’est rendue en vacances. Après maintes recherches, il découvre que les deux cocus ont également voyagé en Suisse avant le séjour de Louise. Désormais, les choses s’éclaircissent : Magdalene et Bob se sont rencontrés en Suisse et sont devenus amants. Ensemble, ils ont fait croire grâce à des lettres truquées, à une liaison entre leurs époux respectifs alors qu’en réalité, Bernard Heller ne rendait visite à Louise que pour des problèmes de chaudière. Le mobile : Bernard et Louise avaient connaissance de la trahison de leur époux respectifs et étaient en train de s’arranger pour y mettre un terme. Voilà également pourquoi Bob cherchait à se rapprocher de Susan Townsend : se faire passer pour le cocu qui souffre et qui a besoin de réconfort.

 

          Avec La maison de la mort, Ruth Rendell signe un roman policier assez chiadé et original car, une fois n’est pas coutume, le dénouement ouvre sur une morale, certes banale, mais efficace dès lors qu’il s’agit d’un polar. « Il ne faut pas se fier aux apparences » telle est la morale de La maison de la mort.  Or, bien souvent, lorsqu’il s’agit de débusquer le criminel, on se laisse avoir par tout un tas d’apparences incriminantes.

          Par ailleurs, le roman offre une petite satire sympathique ; celle du quartier apparemment paisible d’Ochard Drive. Comme dans bien des petits quartiers résidentiels, les commérages font partie du modus vivendi. La méchanceté distillée par les langues bien pendues des ménagères du quartier s’abat donc sur ceux qui sont dans des situations problématiques sur lesquelles il y a à raconter. Cependant, Ruth Rendell prend aussi en compte le revers de la médaille, c’est à dire la souffrance de celui qui est la cible des ragots.

          Enfin, pour renforcer le côté malsain des commérages, le roman se déploie dans une atmosphère globale confinée, circonscrite au quartier résidentiel d’Orchard Drive. On ne changera de lieu que pour l’enquête que mène David Chadwick, enquête qui le conduit en Suisse. Par ailleurs, tout se passe entre une poignée de personnages, principalement un quatuor constitué des maris et des épouses des deux couples.

           Ainsi, je peux dire que ce premier contact avec l’œuvre de la célèbre Ruth Rendell est plutôt réussi. J’ai très envie de découvrir d’autres enquêtes policières car il me semble que la particularité de cette auteure, c’est de ménager une certaine tension psychologique, ce qui me plait particulièrement.

 

 



08/01/2024
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